Centre de référence en cancérologie en Auvergne, le Centre Jean-Perrin, installé sur le site Gabriel-Montpied à Clermont depuis près de cinquante ans, continue de développer des techniques de pointe. Sa directrice générale, le professeur d’anatomopathologie Frédérique Penault-Llorca, dresse un bilan de 2018 et liste les priorités pour cette nouvelle année.
Le Pr. Frédérique Penault-Llorca, directrice générale du Centre Jean-Perrin.
Comment se porte l’activité du Centre Jean-Perrin ?
Elle se porte bien puisque notre activité a progressé de 4,5 % en 2018. Nous avons accueilli près de 5.000 nouveaux patients, 30.800 au total. Nos équipes chirurgicales sont classées régulièrement dans le top 10-15 des classements nationaux, et premières en Auvergne pour la chirurgie du sein et du thorax. Côté financier, nous sommes à l’équilibre, voire même bénéficiaire depuis peu. C’est une bonne chose pour notre programme d’investissements futurs.
Le point sur les cancers masculins
Le plateau technique va-t-il encore s’étoffer cette année ?
Nous avons développé de nouvelles innovations l’an passé. Je pense à la curiethérapie pour le traitement du cancer de la prostate, unique sur le territoire auvergnat. Nous avons étoffé notre offre de radiologie interventionnelle, avec l’installation d’un deuxième appareil pour les examens Tep Scan.
La curiethérapie est un nouveau traitement pour soigner le cancer de la prostate.
Cette année, la grande nouveauté sera l’installation d’une IRM. Nous allons également agrandir notre hôpital de jour avec la création de six lits supplémentaires dès avril. Cela vient encourager notre développement de la prise en charge ambulatoire.
Avec le séquençage du génome, Clermont-Ferrand est à la pointe de la médecine du futur
Vous êtes toujours très mobilisés pour la recherche contre le cancer également.
Tout à fait. Plus d’un millier de patients a été inclus dans des essais cliniques l’an passé, et plus de 100 publications scientifiques ont contribué à notre rayonnement.
Laboratoire du service oncogénétique en octobre. Photo Franck Boileau
En 2019, le centre portera des projets de recherche translationnelle dans le ciblage des cancers du sein triple négatifs, une maladie très agressive, ainsi que la recherche sur les mélanomes et les pathologies du cartilage.
Quelles sont vos priorités pour les prochains mois ?
Notre objectif est de “réhumaniser” notre hôpital en étant davantage tournés vers nos patients. Cela passe par une fluidification du parcours de soins, mettre l’accent sur la nutrition, le sport, la kiné. Nous voulons développer la présence de casques audio pendant les séances de radiothérapie ou avant une biopsie pour apaiser les patients souvent anxieux. Et pourquoi pas imaginer faire la même chose avec des casques de réalité virtuelle.
Le personnel ne sera pas oublié. Nous allons améliorer nos locaux dans les cinq ans, dans un souci de développement durable. Il y aura une nouvelle salle de sport, des espaces de vie plus lumineux.
Enfin, nous allons renforcer nos liens avec les hôpitaux périphériques et le secteur privé, notamment dans l’Allier, en y développant la radiothérapie et la médecine nucléaire.
Propos recueillis par Fanny Guiné
