Ce jeudi 24 octobre 2024, l’Anses alerte sur le potentiel cancérigène des huiles de fritures utilisées dans un contexte professionnel.

Dans une note sur les risques de cancer en lien avec les « procédés de travail », l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, alerte sur les professions en contact avec l’huile de friture. C’est-à-dire dans les usines de plats préparés, les restaurants, les fast-foods, etc.

Un risque qui touche de nombreuses personnes puisque « plus de 1 400 000 personnes [sont] salariées dans les secteurs de la restauration ou de l’industrie agroalimentaire en France fin 2021 », souligne l’agence de santé.

Les huiles de fritures font partie « des travaux exposant aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) », qui sont des constituants du charbon et du pétrole.

Concrètement, l’Anses explique que l’augmentation de la température lors de la cuisson génère des émissions de ces fameux HAP mais aussi de particules fines.

Ces émissions de friture varient suivant la température de l’huile, l’aliment cuit, ou l’huile elle-même.

Dans tous les cas, tous ces composés qui se retrouvent alors dans l’air sont inhalés par les travailleurs, et c’est ça qui est dangereux.

En 2010, le CIRC a classé les activités exposant aux émissions de friture à hautes températures comme « cancérogènes probables pour l’Homme ».

Anses

Un risque confirmé par l’étude récente de l’Anses. L’inhalation de ces émissions d’huiles chaudes pourrait causer un cancer au niveau des poumons.

L’Agence recommande donc d’ajouter trois modes de fritures à la liste des procédés cancérigènes : le sauté à la poêle, la friture à la poêle et la friture profonde, c’est-à-dire par immersion dans la matière grasse.

L’Anses souligne « le peu d’études publiées en dehors de l’Asie du Sud-Est, tant pour l’évaluation de la cancérogénicité des émissions de friture que pour l’évaluation de l’exposition des professionnels ». L’agence recommande donc la conduite d’études en France et en Europe.

Elle regrette aussi le manque de législation sur ces conditions de travail qui peuvent pourtant être dangereuses.

Si la classification des substances et produits chimiques cancérogènes repose sur des critères définis par le règlement européen relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage (dit règlement CLP), ce n’est pas le cas des procédés ou circonstances d’exposition susceptibles de provoquer des cancers chez les travailleurs.

Anses

À terme donc, ces activités pourront faire partie de la réglementation sur les procédés cancérigènes.

article actu.fr https://actu.fr/societe/huile-de-friture-alerte-sur-des-risques-de-cancers-plus-d-un-million-de-personnes-concernees_61783877.html?utm_source=newsletter&mgo_eu=a1cf08a98b2a186022d3631db114bc4d&mgo_l=fRcKYkccRHKZ10r0LwEIWg.53.8&utm_campaign=mediego_actu_lot&utm_medium=email