Les laboratoires Servier vont recevoir une subvention de 800.000€ de la part du gouvernement. Le groupe pharmaceutique est tristement connu pour avoir créé et commercialisé le Mediator.
"C'est incompréhensible, il n'y a aucune justification valable pour cette subvention", fulmine Irène Fachon. Le vendredi 25 mars 2022, le gouvernement a confirmé à Franceinfo qu'il verserait une subvention de 800.000 € aux laboratoires Servier, condamné dans le cadre de l'affaire Mediator.
C'est Irène Frachon qui avait lancé l'alerte sur ce médicament en 2010. Douze ans plus tard, elle ne comprend pas que le gouvernement subventionne le groupe pharmaceutique.
C'est ahurissant d'un point de vue éthique. Les laboratoires Servier ont été condamnés pour avoir tué des centaines de personnes. Avec cette subvention, le gouvernement devient complice d'un criminel pharmaceutique.
Irène Frachonà France 3 Bretagne
Cette subvention intervient dans le cadre du plan de réindustrialisation du médicament en France, après le constat de nombreux manquements pendant la crise sanitaire.
Mais les laboratoires Servier ne sont pas les bons candidats pour la pneumologue du CHU de Brest : "Leurs médicaments sont soit anciens, soit dangereux. Et ils sont courants sur le marché et ne présentent aucun danger stratégique pour la France", assure-t-elle.
"C'est une prime aux délinquants et aux marchands de poison"Le Canard Enchaîné a de plus révélé dans ses pages cette semaine que parmi les cinq médicaments concernés par cette subvention, deux ont été désignés comme "inutiles voire dangereux", par les autorités de santé. "C'est une prime aux délinquants et aux marchands de poison", ajoute Irène Frachon.
La lanceuse d'alerte continue son combat contre ce géant de la pharmaceutique, et demande des réponses : "Nous n'avons pas assez d'informations sur les conditions d'octroi de cette subvention. Je mobilise tout le monde autour de moi pour que le gouvernement nous explique ce choix."
La pneumologue prépare différents courriers, destinés au gouvernement, et s'apprête à faire une demande à la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) en cas de silence prolongé des instances publiques.
article fr3 https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/brest/c-est-une-prime-aux-delinquants-et-aux-marchands-de-poison-irene-frachon-indignee-par-la-subvention-accordee-aux-laboratoires-servier-2512748.html