La France ne forme pas assez de médecins ? La désertification médicale gagne du terrain ? Le maire d’Orléans, Serge Grouard (LR) a trouvé une parade : il vient de signer un partenariat avec l’université de Zagreb (Croatie) pour former une cinquantaine de médecins. Les cours, dispensés en anglais à Orléans, débuteront à la rentrée, a-t-il dévoilé le 27 janvier. Une première en France.

L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Certes, le département du Loiret ne compte que 59 médecins généralistes pour 100 000 habitants (contre une moyenne nationale de 123,8) – un point faible ​qui nuit à l’attractivité du territoire​, dit Serge Grouard. Certes Orléans ne dispose pas de sa propre faculté de médecine ; les étudiants doivent aller à Tours, voire à Angers ou au Mans.

Et puis chaque année de nombreux étudiants français vont bien déjà se former en Roumanie en Croatie. Pourquoi ne pas le faire sur le sol français ? Enfin, le protocole d’accord avec l’université de Zagreb prévoit que des étudiants croates, en sixième année de médecine viendront de leur côté effectuer des stages dans le Loiret dès cet été.

Pas question d’une formation au rabais​, balaient les universités de Tours et d’Orléans. Outre la difficulté d’apprendre des gestes très techniques dans la langue de Shakespeare, elles fustigent dans un communiqué l’absence de cours d’immunologie, proposés seulement en option, dans la formation croate. Les frais d’inscription – 12 000 €, annonce l’université de Zagreb sur son site – risquent de provoquer une ségrégation sociale​, juge de son côté le doyen de la fac de médecine de Tours, Patrice Diot, interrogé par France 3.

Il faut un système d’enseignement sans barrières, en la matière. Accessible à tous​, appuie, dans La République du Centre,François Bonneau, le président de la région Centre-Val-de-Loire, qui travaille depuis des mois à la création d’une antenne de la faculté de médecine de Tours à Orléans.

De son côté, la fac de médecine de Tours planche sur projet d’universitarisation ​du Centre hospitalier régional d’Orléans (CHRO) : des médecins hospitaliers orléanais pourraient obtenir le titre de professeur universitaire et ainsi dispenser des cours sur place. Le doyen de la fac de médecine de Tours espère ainsi créer cinq postes à Orléans.