
Pour Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, le scénario d'une deuxième vague de coronavirus à l'automne est « l'hypothèse la plus probable ». Et dans cette perspective, pour nos hôpitaux, une chose est sûre : le recours au digital permettra de sauver des vies !
L'hôpital 2.0 repose sur un socle informatique robuste et flexibleMais il faut tout d'abord recentrer le propos. Quand on parle de « digital à l'hôpital » ou « d'hôpital 2.0 », on parle tout d'abord d'informatique, c'est-à-dire la gestion de la donnée (dossier patient numérique, ...) et des flux d'informations (alarmes médicales, techniques,...). Il ne s'agit pas d'être sexy mais d'être efficace ! Car de là découle l'essentiel : une bonne organisation qui permet d'assurer une prise en charge des patients de qualité et garantir des conditions de travail optimisés pour le personnel soignant. Et cette « bonne organisation », il faut qu'elle puisse supporter et s'adapter à des contextes de crise. Le socle informatique se doit d'être robuste et flexible.
Par exemple, durant la première vague, le Centre Hospitalier William Morey de Chalon-sur-Saône a fait face à une problématique difficile: comment maintenir sa qualité de soins pour les patients extrêmement fragiles et déjà hospitalisés tout en accueillant un nombre supérieur au nombre de places disponibles des patients hautement contagieux ?
Dans une unité Covid-19, où les appareils de monitoring et les thérapies ventilatoires génèrent beaucoup d'alarmes, les soignants sont sur sollicités. La technologie leur a permis d'externaliser et gérer les alarmes biomédicales liées aux équipements de monitoring, ventilation, perfusion, oxygénation, dialyse et de suivre l'évolution des constantes vitales depuis de grands écrans de report interactifs ou directement depuis le smartphone professionnel des soignants. La technologie de gestion des flux d'information leur a permis de mieux répartir les charges entre le personnel soignant (et donc de réduire la fatigue pour un meilleur jugement et diagnostic) et libérer de l'espace pour multiplier par deux la capacité d'accueil en réanimation en seulement trois jours. C'est ça le socle informatique robuste et flexible. On parle désormais de « soignant augmenté ».
Ensemble, revaloriser le « socle informatique »