Hôpital
Difficile. Insoutenable. La situation dans les établissements hospitaliers et les maisons de retraite n’est pas bonne. Loin de là. Le centre hospitalier d’Aubusson ne fait pas exception. Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire demandé par la CGT a eu lieu jeudi après-midi sur le site du Mont.
Manque de personnel, conditions de travail déplorables... la CGT du centre hospitalier d’Aubusson alerte sur la situation depuis plusieurs mois, plusieurs années même. Un rapport d’expertise «confirme ce qu’on constate», affirme Magali Bouchet, déléguée CGT et membre du CHSCT. Et l’été n’arrange pas les choses. C’est sur le site de La Croix-Blanche que les difficultés ont été les plus nombreuses. Pendant une semaine, le service de médecine n’avait plus de médecin. L’un était en congés, l’autre en arrêt maladie. Le médecin urgentiste a dû gérer ce service tout en gérant les urgences... Mais en été, le flux de patients aux urgences augmente... En médecine, sans médecin, pas de sortie, pas d’entrée... «cela faisait bouchon», a constaté Magali Bouchet. Pour les agents, ce sont des tâches, du stress en plus. Du personnel a bien été appelé en renfort mais quand on vient de l'unité de soins longue durée, le travail n’est pas le même et il n’y a pas le temps de se former, de s’adapter. «On passe notre temps à combler les trous», explicite le syndicat. En face comme réponse, ils ont la problématique du recrutement. Oui ils le savent mais «des contrats de 15 jours, d’un mois et quand vous les traitez n’importe comment, ça ne donne pas envie de venir», explicite Magali Bouchet. Quant aux jeunes sortis de l’école, ils sont «balancés» dans les services...
Une résolution votée
D’où ce CHSCT extraordinaire demandé en urgences. La directrice étant en congés, elle était représentée par la responsable des affaires générales Jessica Cormier. Si les représentants du personnel soulignent une discussion possible, ils n’ont pas pu avoir beaucoup de réponses. «Elle nous a expliqué ce qu’ils ont essayé de faire. Pour nous, il faut agir plus en amont, note Magali Bouchet. Si on avait plus d’agents, on aurait moins besoin de remplaçants». La CGT a fait voter une résolution demandant des embauches, de mieux anticiper les périodes qui peuvent être difficiles, une «vraie» politique de titularisation mais aussi «un vrai dialogue» avec les agents et les représentants du personnel. «Nous devrions être associés au projet de restructuration, nous sommes au courant de rien, avoue Magali Bouchet. Cela n’existe pas ici le dialogue social».
Des réponses le 4 septembre ?
La CGT le sait, l’avenir de la chirurgie ambulatoire est plus qu’incertain dans le projet de restructuration* bien qu’elle «fasse le plein», assure la déléguée mais elle craint aussi pour d’autres services comme celui des soins de suite et de réadaptation. Le syndicat ne lâchera rien pour tenter de conserver ces services. «On ne demande pas la Lune, c’est ce qui correspond aux besoins de la population».
De son côté, la responsable des affaires générales Jessica Cormier n’a pas pu répondre à nos questions, «les réponses concrètes et institutionnelles seront données par Mme Dupêcher (la directrice, ndlr)», a-t-elle indiqué. La CGT espère que la directrice va tenir compte de ce qu’elle lui dit. Elle espère un début de réponse. Peut-être le 4 septembre lors du CHSCT de rentrée.
* La chirurgie ambulatoire ne fait d’ailleurs pas partie de cette restructuration.
article l' echo http://www.l-echo.info/article/aubusson/2018-08-23/cgt-attend-reponses-62043.html