Depuis l’âge de 22 ans, Christelle Arnoux est atteinte du syndrome des antiphospholipides (SAPL). Cette maladie auto-immune rare, qui touche 0,5 % de la population, se manifeste par des caillots de sang dans les vaisseaux, veines ou artères, des complications obstétricales ou encore des signes cliniques cutanés, neurologiques, cardiaques et rénaux. Cette Sarladaise de 37 ans a besoin d’un suivi médical régulier. « Je dois voir un médecin presque tous les quinze jours. Je dois tout le temps faire des prises de sang pour que mon sang soit bien régulé », insiste-t-elle.
"J’ai téléphoné
à tous les docteurs
de la ville"
Elle a, plus encore qu’un patient lambda, besoin d’un médecin de confiance pour évoquer sa maladie et pour qu’il lui prescrive son traitement par ordonnance. Problème : celui qui la suivait – elle, ainsi que le reste de la famille – est parti à la retraite. Une bien mauvaise nouvelle pour Christelle et sa sœur, en pleine grossesse à l’époque. C’est cette malheureuse expérience qui l’a incitée à témoigner, répondant ainsi à l’appel de "Sud Ouest", comme plusieurs internautes, à l’occasion d’un dossier sur la désertification médicale. Elle tenait absolument à raconter son histoire, ses craintes, sa colère, après avoir été victime du manque de généralistes à Sarlat. « J’ai téléphoné à tous les docteurs de la ville, aucun ne voulait me prendre. Si on n’était pas suivi par un autre médecin du cabinet, on nous refusait », peste-t-elle.
Avant de retrouver quelqu’un pour son suivi médical, il y a quelques mois, à Cénac, la jeune femme a dû faire sans référent durant « six à sept mois ». Pendant ce laps de temps, elle a fait avec les ordonnances longue durée prescrites par le docteur qui la suivait par le passé, et avec les bilans de santé réguliers à l’hôpital Haut-Lévêque de Bordeaux. Non sans inquiétude.
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« Je suis fatiguée, je peux faire une phlébite ou une embolie pulmonaire, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Ça fait peur qu’on ne puisse pas trouver un médecin de confiance sur qui compter », clame Christelle.
Bien que son nouveau médecin traitant « ne se déplace pas », et qu’elle doive faire 15 km lors de chaque consultation pour le rencontrer, Christelle est désormais « rassurée » d’avoir enfin retrouvé quelqu’un pour s’occuper d’elle.