Les locaux du Subaqua club de Chartres, au rez-de-chaussée du centre aquatique L’Odyssée, ont des allures de salle d’attente, ce soir-là. On se raconte ses vacances, on évoque la rentrée. Une porte s’ouvre : « Au suivant ! » En guise d’infirmière, c’est la secrétaire du club qui officie : « Vous n’aurez pas droit aux flexions, je vous rassure », blague-t-elle avec le “patient” suivant.
Le club de plongée organise des consultations pour l’établissement des certificats médicaux pour ses 298 licenciés. Depuis la publication d’un arrêté au Journal officiel, le 15 août dernier, redéfinissant l’examen préalable à la pratique de certains sports en milieu spécifique ou pouvant occasionner des pertes de conscience, ce dispositif “maison” facilite les démarches.
« On connaît les risques »
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Désormais, pour la pratique de certains sports “à risques”, les licenciés devront fournir un certificat médical de non-contre-indication, précisant la discipline concernée et datant de moins d’un an. L’arrêté précise, selon les sports, les points sur lesquels le médecin devra être attentif.
Pour la plongée, un électrocardiogramme (ECG) et une mesure de la capacité respiratoire peuvent être prescrits. Le docteur Véronique Fauchier, présidente de l’Ordre des médecins d’Eure-et-Loir et médecin de la Fédération française d’études et de sports sous-marins, y voit une sécurité : « En tant que médecin et plongeur, on connaît les risques. C’est une chance pour le club de réaliser les examens avec son matériel. »
« C’est plus facile et plus sûr de faire l’examen avec un médecin de la fédération. »
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Sur la table d’examen, Christophe attend la fin de son ECG. Sa tension affiche 13.8. Il passe ensuite face au médecin fédéral. Malgré ses douleurs à l’épaule, il est apte à la plongée, qu’il pratique depuis quatre ans : « C’est plus facile et plus sûr de faire l’examen avec un médecin de la fédération. »
Selon Pascal Marc, vice-président du club de plongée chartrain, « 220 à 250 des licenciés viennent aux permanences à L’Odyssée ». La plongée n’est pas le seul sport concerné. Les sports impliquant des chocs, comme la boxe ou le rugby, sont visés. Pour les sports de combat, un examen neurologique et de la santé mentale et un examen ophtalmologique sont conseillés. Les boxeurs de plus de 40 ans doivent se soumettre à une IRM des artères cervico-céphaliques.
« On pousse vers une pratique loisirs, par sécurité, car certains ne tiennent pas le rythme des entraînements. »
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Au Rugby Chartres Métropole (RCM), les licenciés réalisent des examens complémentaires. Yann Mercuzot, directeur technique, explique : « Dès le niveau cadet, les premières lignes passent une radio des cervicales et du rachis. Pour les licenciés de 40 ans et plus, l’IRM est obligatoire, ainsi qu’une prise de sang. » Comme au Subaqua club de Chartres, le RCM met en place des permanences médicales, sur les temps d’entraînement. Un moyen d’encadrer la pratique des licenciés plus âgés, affirme Yann Mercuzot : « On pousse vers une pratique loisirs, par sécurité, car certains ne tiennent pas le rythme des entraînements. »
Depuis 2016, un certificat médical n’est plus nécessaire pour le sport scolaire. Véronique Fauchier le regrette : « C’était l’enfer à la rentrée, mais cela permettait de suivre les enfants et de faire de la prévention. » Une mission toujours assumée par les clubs, souligne Yann Mercuzot : « Notre rôle est de proposer un suivi médical quand c’est nécessaire. »
Marion Bérard