C’est cette antenne blanche, fixée côté passager, qui capte les éléments à prendre en compte dans les relevés. 
BASTIEN INZAURRALDE/AFP
 Le couple s’est vu attribuer un trajet d’environ 17 km, à parcourir en ne dépassant pas les 55 km/h, et couvrant une grande partie de la ville.
 En une heure, ils reviennent à leur point de départ, où les attendent des employés du comté, qui récupèrent le capteur et notent les éventuelles difficultés rencontrées – dans leur cas, une sortie de rond-point ratée qui les a amenés à en faire le tour deux fois.
 Pour les remercier, des T-shirts « scientifique citoyen » sont distribués.
 Afflux de volontaires 
Au total, plus d’une centaine de personnes ont participé à l’expérience ce jour-là : 57 équipes de deux ont parcouru 19 tracés différents, couvrant plus de 500 kilomètres carrés du comté.
 La température a été mesurée le long de chaque trajet trois fois dans la journée : à 6 heures du matin, 15 heures, et 19 heures.
 Le programme a rencontré un succès qui a surpris jusqu’à ses organisateurs : près de 600 habitants s’étaient inscrits pour y participer (500 ont dû être refusés). Ceux choisis pouvaient être dédommagés de quelques dizaines de dollars, mais plus de 60 % n’ont pas pris l’argent.
 Les capteurs ont ensuite été envoyés à la société partenaire, CAPA Strategies, qui, en quelques semaines, doit analyser les données et les transformer en cartes détaillées, indiquant les points les plus chauds.
 Aujourd’hui, le nombre de jours dépassant les 32 °C dans le comté de Montgomery est d’environ 19 par an. En 2050, ce sera 70 jours
 « Ce sont les personnes à faibles revenus et de couleur qui ont tendance à être le plus affectées », a rappelé Gretchen Goldman, responsable au bureau de la Maison Blanche pour les politiques scientifiques et technologiques, présente pour l’occasion.
 La ligne rouge de la ségrégation 
Des études ont montré l’impact qu’ont toujours d’anciennes politiques discriminatoires -- comme le « redlining », qui voyait les banques limiter les crédits immobiliers accordés aux habitants de certains quartiers pauvres et noirs, délimités par une ligne rouge sur les cartes, renforçant de fait la ségrégation à l’œuvre.
 « Ces quartiers, encore aujourd’hui, se révèlent plus chauds que ceux plus blancs et riches », explique Mme Goldman.
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  S’adapter face à des épisodes de chaleur de plus en plus extrêmes, alimentés par le changement climatique, devient indispensable.
 Aujourd’hui, le nombre de jours dépassant les 32 °C dans le comté de Montgomery est d’environ 19 par an. En 2050, ce sera 70 jours, selon Ken Graham, directeur du Centre National de Météorologie, qui fait partie de NOAA.
 Grâce aux campagnes de cartographies menées ces dernières années, « des parcs ont été construits dans certains quartiers, ou des changements ont été faits concernant les toits : des toits clairs plutôt que sombres »
 Les îlots de chaleur urbains se forment car la chaleur du soleil est davantage absorbée par le béton, les routes, les bâtiments, que par l’herbe ou l’eau par exemple.
 Peintures ultra-réfléchissantes 
Planter des arbres est ainsi primordial, mais d’autres solutions sont aussi développées, comme des peintures ultra-réfléchissantes.
 Grâce aux campagnes de cartographies menées ces dernières années, « des parcs ont été construits dans certains quartiers, ou des changements ont été faits concernant les toits : des toits clairs plutôt que sombres », relate Ken Graham.