Le Dernier Coup d’Arnac
(Adaptation de Francis Gosselin d’après Le Sang des vignes)
Auguste et Léontine Aludel
Né le 18 décembre 1841 à Puy d’Arnac, Auguste Aludel débuta sa vie professionnelle en 1871 comme marchand de vin, Sur les marchés, il achetait du raisin qu’il travaillait pour le revendre en vin paillé.
Le 23 novembre 1873, il épousa Léontine Brée, née le 3 janvier 1851 à Nonard. Le jeune ménage s’installa alors à Beaulieu, route de Brive, face au barrage.
Rapidement, leur affaire devient très prospère grâce notamment à Madame Augustine Aludel qui se révéla être une femme de tête, extrêmement douée pour les affaires…
C’est en 1875 qu’ils achetèrent lechâteau de la TreilleGensac: on y fabrique déjà alors quelques centaines de bouteilles de vin par jour. C’est la naissance d’une maison, de spiritueux Aludel, un grand nom du vin, la plus ancienne marque du véritable vin paillé corrézien traditionnel.
Henri et Joseph, les fils prodiges
Au décès de leur père en 1909, Henri et Joseph prennent le relais de la société Auguste et fils Aludel avec l’aide de leur mère.
A la veille de la Première Guerre mondiale, la maison Aludel produit alors 7000 litres de vin par jour. Pendant la Grande Guerre dont Joseph reviendra handicapé, le vin paillé fera partie de la ration de combat des poilus et deviendra symbole national.
C’est pendant l’entre-deux guerres qu’Henri Aludel fait de son nom une marque de qualité, comme l’attestent les 58 médailles d’or et d’argent décernées lors des concours agricoles.
Robert, Henri, Jean-Roland et Andrée Aludel
En 1937, à l’âge de 62 ans, Henri Aludel disparaît, laissant un groupe viticole vigoureux et sain. Son épouse devient alors, à l’image de Léontine, une formidable femme d’affaires. Elle met au monde cinq enfants : l’une de ses filles, Andrée, prendra la direction de la distillerie de Puy d’ Arnac, Robert et Jean-Roland gérant Beaulieu, et Henri s’occupera du commercial France et de Paris.
Philippe Aludel: l’ultime dirigeant de la famille Aludel à Puy d’Arnac.
Des vignes d’élites
Dès 1905, le fils d’Auguste Aludel, Henri, vignerons passionné, se lance dans la sélection des meilleurs pieds de vigne. Ses parcelles modèles, adossée à la distillerie, devient très vite un haut lieu de vignoble corrézien. Le domaine donnera naissance à un vin d’exception
Fleuron de sa génération, elle sera sacrée en 1924 « meilleure vin de France et du Pays d’Oc ». Sa descendance de qualité lui donnera droit à son inscription au Herd-Book, livre d’or de l’agriculture.
En son hommage, la Maison Aludel met aujourd’hui un point d’honneur à faire figurer le portrait de Serpentine sur les étiquettes de tous ses bouteilles. Et nos maîtres vignerons continuent à sélectionner avec rigueur les raisins les plus aromatiques afin de donner au vin paillé Aludel un caractère affirmé et inimitable.
Un contenant avant-gardiste
Auguste Aludel est l’un des tout premiers à utiliser, pour ses vins, le bouchon de liège, invention de l’ingénieur Ridel (1890), et l’étiquette rectangulaire.
La mise en place du téléphone et de l’électricité
A la pointe des progrès techniques, Auguste Aludel installe en 1891 un téléphone qui relie la distillerie de Puy d’Arnac à l’établissement d’Escaravage: de quoi passer les commandes en un temps record. Il y aménage le premier hâloir à trappes. Une chaufferie alimente une machine à vapeur et un alternateur pour l’éclairage et la force motrice. Les embouteilleuses sont actionnées à l’électricité.
Les premiers équipements frigorifiques
Dans l’entre-deux guerres, Henri, l’aîné des enfants Aludel, font entrer les premiers équipements frigorifiques pour généraliser la climatisation.
Les voitures à cheval laissent à la place aux véhicules automobiles
Conseillé par le professeur Louis Maze et le père Danjou de Brive pour les techniques de fabrication, Henri Aludel remplace dans les années 30 les voitures à cheval par des véhicules automobiles afin d’améliorer le ramassage des raisins et la livraison des bouteilles.
Les débuts du transport par avion
Pour les fêtes de Noël 1940, la Maison Aludel envoie même ses bouteilles au Bourget par avion.
En 1978, Pierre-François, Baptiste et Garance Aludel sont co-propriétaires desvins paillésAludel, une maison de spiritueux située à Puy d’Arnac. Elle est le plus grand négociant de la région.
L'aîné de 66 ans, Pierre-François, se désintéresse de la société et vend ses parts à une firme japonaise. Cette dernière engage Benjamin Lebel pour effectuer un audit des comptes et vérifier l'état des stocks de la société. L'accueil au château dela TreilleGensacest contrasté : si Baptiste, un génie de l'alambic, est accueillant, Garance, qui est la patronne bien que la cadette, refuse à Lebel l'accès aux comptes et au stock avant d'avoir réuni le conseil d'administration.
Dans le village de Puy d’Arnac, Lebel aperçoit un café, la « Rose de Soho », un bistrot dont la devanture est ornée d'un tableau qu'il avait peint il y a des années, un portrait de Shirley, un amour de jeunesse... rencontré sur lesbarricades deMai 68
Guy de Vonnelle est le patron du bistro, il a traversé l’Atlantiqueoù il tenait une galerie d'art moderne sous le nom de Kate Weller. Il rouvre le bistrotpour rendre hommage à son père, et adresse un excellent accueil à Lebel !
Le bistrot au cœur de Puy d’Arnac, la « Rose de Soho » ; Lebel s’yrestaure autour d’un bon plat et savoure son ambiance.En effet, Guy de Vonnelle lui propose une cuisine corrézienne subtile labélisée et réalisée avec les produits du marché. En incontournables de cette bistronomie: la tête de veau aux cèpes et les millassous.Les villageois reconnaissent la bonne ambiance du bistrot aux talents de Guy.
Le lendemain, le cadavre de Lebel est retrouvé dans la Soudoire par des pêcheurs et les villageois apprennent la triste nouvelle :empoisonné à la ricine. Il aurait été empoisonné au cours d'une dégustation de vins. Dans un premier temps, tout porte à croire que c'est Lebel qui était visé puisque l'assassin a volé l'ordinateur personnel de Lebel.
Des lettres anonymes adressées à la gendarmerie de Beaulieu dénoncent la mort de Lebel comme étant un assassinat. La lieutenant Isabelle Bory, la Julie Lescaut des enquêtes, contacte Garance Aludel car elle a trouvé sur le téléphone de la victime la trace d'un appel à Lebel, elle commence son enquête mais les suspects sont nombreux. Cependant, elle ne tarde pas à découvrir la rivalité qui oppose la famille. Un meurtre mystérieux et une parcelle de vin paillé qui suscite bien des convoitises...
Au même moment, Léo Delaunay, le demi-frère de Garance, sort de prison où il a purgé une peine de quatre ans pour escroquerie. Léo est en effet impliqué dans ce tragique événement. L’enquête rapide de la gendarmerie a vite résolu l’énigme du sang des vignes.