Après 40 ans de carrière, le peintre André Van Beek a toujours autant le trac avant une exposition. « C’est même pire qu’à mes débuts. Aujourd’hui, je sais que les gens ont des attentes vis-à-vis de moi. J’ai peur de décevoir. » Une semaine avant le 14 octobre, il le sait, il lui sera impossible de peindre. Tous ses tableaux devront être prêts. L’artiste basé à Saint-Paul s’emploie donc à achever ses 70 toiles en ce moment. C’est 20tableaux de plus qu’habituellement en une année.
Un petit challenge lancé par son fils, durant les fêtes de fin d’année. « Je me suis dit, 70 toiles pour mes 70ans, c’est une bonne idée », sourit le peintre. Dès janvier, il s’y est donc mis, en commençant par les grands formats. Années après années, l’inspiration demeure. Son jardin, conçu pour être peint, représente une manne de sujets. Les paysages de la région, à toutes les saisons, lui servent aussi beaucoup de base de travail. L’hiver, l’artiste se déplace et prend des photos de paysages. « Cette technique, je l’ai apprise il y a 40 ans, avec des peintres connus, en Normandie », explique-t-il. «J’ai toujours des petits formats à 250 euros. Je tiens à garder ma clientèle des débuts, c’est elle qui m’a permis de vivre.» C’est à cette période qu’André Van Beek a commencé à vivre de sa peinture. Une vocation née dans l’enfance, puis bridée par son père, qui souhaitait voir le jeune André reprendre l’affaire d’aviculture familiale. C’est d’ailleurs ce qu’il fait, vers 20 ans, un peu contraint. En parallèle, chaque jour, il peint, pour lui. Deux heures par jour, puis trois puis une journée par semaine. Avant de réussir à vendre ses tableaux. La reconnaissance viendra de la mise en vente des œuvres dans une salle des ventes, à partir de 1987. André Van Beek devient coté et attire. Un tableau acheté par Mitterrand Un galeriste new yorkais basé place Vendôme, à Paris, lui achète deux tableaux. Quelques jours plus tard, quand André Van Beek repasse, le galeriste lui apprend que les deux sont vendus, dont un au président de la République, François Mitterrand. À partir de ce moment, les deux hommes collaboreront pendant plus de dix ans, jusqu’à 2001. 120 œuvres peintes dans son atelier du Beauvaisis sont exposées outre-Atlantique, chez des particuliers fortunés. D’autres trouvent une place chez des Isariens, clients fidèles aux revenus plus modestes. « J’ai toujours des petits formats à 250 euros. Je tiens à garder ma clientèle des débuts, c’est elle qui m’a permis de vivre. » Les plus grandes toiles, moins nombreuses, partiront à plus de 10 000 euros… Jardin d’André Van Beek, 1, rue des Auges, 60650 Saint-Paul. Visitable en été tous les jours de 14 à 19 heures.