« L’hépatite ne peut plus attendre ». Tel est le mot d’ordre de l’OMS pour la journée mondiale contre les hépatites, le 28 juillet. Parmi les cinq souches principales du virus (A, B, C, D et E), les B (VHB) et C (VHC) sont les plus répandues.

Un vaccin existe contre l’hépatite B, pas pour la C, mais des traitements existent pour vaincre l’infection et empêcher son évolution vers des maladies graves du foie. Sauf que des centaines de milliers de personnes meurent chaque année du VHC en France et dans le monde. Dépistage insuffisant, absence de solidarité entre pays, stigmatisation… Plusieurs raisons expliquent pourquoi, malgré l’existence de traitements efficaces, le VHC continue de courir.

L’enjeu majeur pour lutter contre un virus, on le voit avec celui du Covid-19, c’est le dépistage. Or, des dizaines de milliers de Français ignorent qu’ils sont infectés. « Il resterait entre 50 et 70 000 personnes atteintes non diagnostiquées », explique Pascal Mélin, médecin et président de l’association SOS Hépatites. Les patients sont souvent détectés et pris en charge à un stade avancé. « On laisse pourrir la situation. Quand ça touchait toute la population, on prenait en charge, mais maintenant que les traitements existent, il manque le coup de main nécessaire pour finir le travail », regrette-t-il. Et pour cause, le VHC continue de tuer. « On a encore plusieurs milliers de morts en France, même si le virus est tué. On en guérit très bien tant qu’on n’est pas dans les formes graves, c’est pourquoi il ne faut absolument pas que les gens aillent jusqu’à la cirrhose, mais les dépister au plus tôt ».

Parmi les nouveaux cas chaque année en France, 90 % concernent des usagers de drogue par injection. Le reste du temps, la transmission se produit lors de rapports sexuels non protégés ou tout autre contact avec du sang infecté.

Pour contrer les contaminations chez les toxicomanes, l’accent a été mis sur la réduction des risques, avec, notamment, les salles de consommation à moindre risque (SCMR) où l’on distribue des seringues à usage unique. « On a énormément limité la casse, mais il faudrait aller plus loin dans la distribution pour bloquer cette épidémie », explique Pascal Mélin. « Si on n’arrive pas à la bloquer chez les toxicomanes, à un moment elle va ressortir en population générale. »

D’autant que dans les pays pauvres, le matériel manque, tout comme l’accès au traitement, très cher (plusieurs dizaines de milliers d’euros). « On creuse de façon dramatique une fracture entre pays du Nord où l’on guérit, et pays du Sud où l’on se contamine », s’alarme le médecin.

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