Des nuits blanches à répétition devant un écran pour jouer en très mauvaise compagnie. C'est-à-dire avec une cigarette, puis deux, puis dix, vingt… et quelques verres d'alcool en plus.

C'est le quotidien des personnes qui additionnent les addictions sans parvenir à s'en défaire.

Juger, accabler, punir ne sont pas les solutions idéales. La manière forte ne résout rien. Elle ne fait parfois qu'exacerber la culpabilité de celui qui est atteint d'une ou plusieurs addictions et de son entourage. Celui-ci subit les conséquences de cette souffrance sans pouvoir aider le malade.

Céline Edet, la directrice du CSAPA (Centre de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie) du Lot et du Tarn-et-Garonne, qui dépend de l'ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), rappelle que «l'ANPAA a commencé à traiter les addictions à l'alcool avant de se consacrer à d'autres problématiques addictives. Nous avons aussi évolué pour aider l'entourage en lui permettant d'avoir une meilleure connaissance des addictions et donc de la manière d'y faire face avec celui ou celle qui en est atteint. Cette aide est importante, car les addictions peuvent créer des conflits dans les familles» souligne la directrice. La démarche est volontaire, anonyme et gratuite. Des formations pour apprendre à éviter les addictologies et pour en connaître les effets sont dispensées par une animatrice qui intervient également en milieu scolaire.

Le centre a été ouvert en 2000, rue caviole. Son déménagement au numéro 82 du chemin de Belle Croix, à Cahors où s'est déroulée son inauguration hier, permet à son équipe de sept salariés de travailler dans des locaux plus spacieux et dotés de salles conçues pour des ateliers.

Ces fameux ateliers où la parole est libre et où chacun parvient à soutenir l'autre et à lui redonner confiance en lui. «L'échange est important, ce partage et cette amitié se prolongent même ensuite en dehors du centre. Les personnes se revoient et s'entraident» déclare avec une satisfaction réelle Céline Edet.

À l'arrivée au centre, chacun est accueilli par un infirmier ou une éducatrice, puis selon l'addiction identifiée, un médecin ou l'infirmier peuvent intervenir sur le plan médical et une éducatrice dans le domaine social.

«C'est un accompagnement ambulatoire avec une équipe pluridisciplinaire. Notre volonté, c'est créer du lien et permettre à la personne de s'exprimer sans honte» explique Céline Edet. Communiquer, c'est déjà une victoire.

La sortie de la brume d'une addiction passe par le dialogue.

Des ateliers de diététique, mais aussi à vocation socio-culturelle (expos, théâtre, cinéma, loisirs…) sont mis en œuvre pour donner un peu d'oxygène et développer d'autres centres d'intérêt pour les malades qui puisent une grande force intérieure en prenant appui sur les autres, sur le groupe. «Chacun respecte l'autre. Personne ne juge personne. Mais le lien est bien présent. Il devient un atout pour chaque membre du groupe» résume Céline Edet. La force du collectif peut faire des miracles pour résoudre des problèmes individuels. Contacts : anpaa46@anpaa.asso.fr; 0565532561.

Salariés> Anpaa 46. Les fonctions sociales, médicales et éducatives sont représentées et œuvrent ensemble à l'ANPAA 46.