L’utilisation d’ultrasons dans le traitement des tumeurs cérébrales permettrait aux substances utilisées, dont les produits de chimiothérapie, de mieux pénétrer dans le cerveau. Une méthode innovante et non-toxique qui laisse entrevoir une prise en charge plus efficace des cancers du cerveau mais aussi d’autres maladies neuro-dégénératives, comme la maladie d'Alzheimer.

Un implant dans l'os du crâneUne étude, publiée mercredi dans la revue américaine Science Translational Medicine, porte sur les quinze premiers sujets atteints d’un cancer du cerveau récidivant qui ont été traités avec des ultrasons. La publication confirme que la tolérance et la sécurité de la méthode sont bonnes et indique que cette dernière permet une diffusion des molécules thérapeutiques cinq fois plus importante que d'ordinaire.

En effet, l’utilisation d’ultrasons de faible densité rend temporairement perméables des vaisseaux sanguins qui, habituellement très étanches, empêchent ou limitent le passage des molécules du traitement. Pour diffuser les ultrasons, l’implantation par neurochirurgie d’un implant dans l'os du crâne des patients est nécessaire. Deux minutes d’émission d’ultrasons garantissant un effet perméabilisant pendant six heures, il suffit d’activer l’émetteur juste avant la séance de chimiothérapie.

Plusieurs essais cliniques prévusCependant l’utilisation régulière des ultrasons pour traiter les humains ne sera pas immédiate, estime le professeur Alexandre Carpentier, neurochirurgien à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris, AP-HP). C'est lui qui a inventé la méthode et coordonné l'étude

L’efficacité anti-tumorale du procédé doit d’abord être testée, lors un essai clinique sur 200 patients en Europe et aux États-Unis. Quant aux autres pathologies dont le traitement pourrait être amélioré par les ultrasons, « nous allons démarrer rapidement un essai pilote sur Alzheimer avec dix malades dans trois à cinq mois », indique le spécialiste français.